Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

2// Le projet

NOTE D'INTENTION janvier 2015

Brutalement d’abord, puis de façon plus sporadique, la titanesque Société Métallurgique de Normandie a disparu du paysage cannais. Cent soixante hectares de terrain industriel, trois hauts fourneaux, des dizaines de milliers de mètres carrés de bâtiments, plus de six mille ouvriers ont été réduits à néant par la crise de la métallurgie, la mondialisation et la montée en puissance de la production chinoise.

Ce « lieu de mémoire », au sens où l’entendait Pierre Nora, toujours vivant dans l’esprit des cannais, n’existe pratiquement plus sur le terrain : un monument, une tour de refroidissement (le « chaudron ») et deux petites halles forment les seules traces visibles de ce passé glorieux.

Que faire alors de ce rectangle de trois cent par cent vingt mètres laissé en héritage par la SMN ?

Achever le désamour en effaçant ces pauvres restes ? Les préserver et les mettre en valeur comme témoignages d’une histoire dont ils sont si peu représentatifs ? Tenter d’y faire entrer au chausse-pied le sempiternel programme prémâché de médiathèque, de gymnase ou de salle de spectacle ? Favoriser le développement d’usages « alternatifs » tirant parti de la liberté d’un espace libre d’affectation ?

Plutôt que de répondre à ces questions qui orienteraient des choix décisifs et déjà stéréotypés, nous préférons accompagner Normandie Aménagement dans la méthode incrémentaliste de l’architecte Lucien Kroll : c’est en expérimentant que naîtront des usages impensés aujourd’hui, c’est en marchant qu’émergera un programme, c’est en occupant que naîtront les désirs d’appropriation.

Les universités foraines que nous avons mises en place à Rennes, à Clermont-Ferrand et à Avignon s’appuient sur ces principes qui pourraient être développés à Colombelles : un lieu existe, des personnes veulent se l’approprier et il faut mettre ce lieu à l’épreuve de ces usages pour y développer un programme impensé, sans cesse remis en question jusqu’à ce que le peu visible devienne évidence…

Pas d’a priori, pas d’exclusive : le sport, la culture, la santé, l’entreprise, le commerce. Tous ceux qui sont capables de franchir le cap de l’expérimentation et du passage à l’acte sont les bienvenus pour faire émerger un lieu inimaginable !

Pour mener à bien cette expérience commune, il faut un lieu et des habitants.

Le lieu, c’est « la baraque », construction peut-être éphémère servant de base et de lieu de vie pour toutes les actions et pour tous les acteurs. Elle sera le lieu de la mise à l’épreuve des futures occupations.

Les habitants, c’est la permanence architecturale et paysagère qui invite, accueille et montre ce qui se prépare et ce qui se fait. Elle occupe la baraque durant la programmation, les études et le chantier.

L’ensembe forme le laboratoire de l’université foraine. Il agit autant sur le site (paysage et usages) que sur les bâtiments (aménagement et activités).

Il a besoin de la durée et des moyens nécessaires à ses actions : des mois ponctués par des évènements fédérateurs sur lesquels convergeront des savoirs académiques abstraits et des savoirs concrets, des savoir-faire, des professionnels reconnus et des usagers potentiels.

Des mois pour faire battre le cœur de la SMN et découvrir les formes de sa nouvelle vie.

CONSTRUIRE, architectes

Note d'intention de l'équipe d'architectes

photos de maquette Ech 1/500ème
photos de maquette Ech 1/500ème

photos de maquette Ech 1/500ème

Partager cette page
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :